Depuis plusieurs années le secteur des tabacs-débits de boisson connaît d'importantes difficultés.
Les politiques publiques de lutte contre le tabagisme réduisent notablement les chiffres d'affaires de ce segment. L’interdiction de fumer dans les lieux publics et les augmentations dissuasives des prix du tabac ont fragilisé le secteur. Il bénéficie de mesures d'accompagnement, en particulier les contrats d'avenir signés avec la Confédération des Débitants de Tabac de France, compensent une partie de la baisse du chiffre d'affaires.
Quant au secteur des boissons, il connaît lui aussi un ralentissement durable. La répression renforcée de l'alcool au volant, les campagnes contre l'alcoolisme, mais aussi l'évolution des modes de vie, ont fragilisé ce segment. Grâce au contrat d'avenir et à la baisse de la TVA à 5,5% -hors boissons alcoolisées- les professionnels parviennent à rétablir leur marge. Malgré ces mesures, chaque année beaucoup d'affaires disparaissent. Celles qui demeurent sont condamnées à la diversification : presse, restauration rapide, PMU, etc.
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Le marché des débits de tabac et de boissons (bar) en France
Le marché des débits de tabac et de boisson comporte deux types de structure. Les cafés-tabacs qui se limitent à la vente de tabac et de boissons. Ils disposent d'une licence IV. Ces tabacs vendent également les timbres fiscaux et les timbres-poste. Ceci est une obligation légale qui fait partie de leurs « charges d'emploi » au terme de la loi.
À côté de ces structures, on trouve les cafés-tabacs les plus diversifiés. Outre le service minimum de leurs concurrents moins diversifiés, ils proposent en général de la restauration rapide ou de la presse. On y trouve souvent les jeux de la Française des jeux ou du PMU. Ces structures sont plus profitables du fait de la variété d'activités complémentaires qui participent au chiffre d'affaires. Pour la vente de boissons, ces structures sont de plus en plus concurrencées par les réseaux sous enseignes ou de franchise de point chaud qui proposent des offres plus adaptées aux attentes des consommateurs. La chaîne Starbuck en est un exemple. De ce fait, la modernisation est un impératif incontournable du secteur.
Les contraintes de l'exploitation d'un café ou bar-tabac
La profession est très réglementée. S'agissant de la vente de tabac, celle-ci est un monopole de l'administration des douanes et des droits indirects. Le débitant de tabac est lié par un contrat de gérance de 3 ans, renouvelable par tacite reconduction. Pour ouvrir un débit de boisson, il faut avoir un permis d'exploitation valable 10 ans. Ce permis s'obtient à l'issue d'une formation de 3 jours.
De plus, une licence est nécessaire. La licence I concerne les boissons à consommer sur place de 1ère catégorie. Les licences II et III pour les boissons à consommer sur place sont soumises à un quota par commune : 1 débit de boissons pour 450 habitants. En outre, aucune nouvelle licence IV n'est délivrée en France.
Une déclaration d'ouverture doit être faite dans les 15 jours auprès de la mairie ou de la préfecture de police pour le cas de Paris. Ce délai est de 2 mois pour les transferts de licence IV. Le débitant doit également s'enregistrer à la recette des douanes. Enfin comme pour tout établissement recevant du public le gérant devra se conformer aux règles de sécurité. Il devra notamment déposer une demande d'agrément devant les services techniques de la mairie ou de la préfecture. Une déclaration sera également faite au service vétérinaire.
Le statut de dirigeant d'un café ou bar-tabac
Du fait de son activité de cafetier, le gérant a un statut de commerçant. En tant que débitant de tabac, il est « préposé de l'administration ». Le débitant est soit une personne physique gérant son activité sous la forme d'une entreprise en nom propre, soit une société en nom collectif dont tous les associés sont des personnes physiques. Dans ce dernier cas, le gérant désigné pour exploiter le débit de tabac doit obligatoirement détenir la majorité absolue des parts sociales. Tabac, jeux de loterie nationale, PMU sont soumis au régime fiscal des bénéfices non commerciaux (BNC). Les autres recettes sont soumises aux bénéfices industriels et commerciaux (BIC).Les bénéfices réalisés dans le cadre de son activité (entreprise individuelle ou SNC) rentrent dans le calcul de l'impôt sur le revenu (IR). Les revenus de l'activité s'additionnent alors aux autres revenus du foyer fiscal (option possible pour l'impôt sur les sociétés pour une SNC).
Enfin, ce secteur bénéficie de TVA réduite. Depuis le 1er janvier 2012, le taux est de 5,5 %. Cette réduction ne concerne pas la vente des boissons alcoolisées.
Les caractéristiques des cafés et bar-tabac
En raison de sa spécificité, l'activité est très réglementée. En particulier la vente aux mineurs est interdite. Les règles concernant la publicité sont également très strictes. Compte tenu de l'impact des politiques anti-tabac les pouvoirs publics ont adopté des mesures d'accompagnement. De ce fait, la rémunération des débitants est de 3 ordres : la remise brute de 8,54% à 9% selon la nature du tabac (cigare, cigarillos, cigarettes…) ou la remise compensatoire instaurée par les contrats d'avenir dont le dernier couvre la période 2012-2016, et la remise additionnelle. L es pouvoirs publics dans le cadre des contrats d'avenir avaient mis en place le gel des créations de débits de tabac, gel supprimer depuis début 2012. Les contrats d'avenir comportent également des mesures fiscales. En particulier les débitants peuvent bénéficier de crédit d'impôt pour moderniser leur établissement. Ces crédits sont limités à 25% des sommes engagées. Pour ouvrir un débit de boisson nécessitant la licence IV, il est nécessaire de racheter une licence existante à son titulaire, puisque l'administration n'en délivre plus de nouvelles.
La gestion d'un débit de tabac et boissons
Le gérant doit suivre ses recettes journalières en séparant sa caisse bar de sa caisse tabac. Les recettes provenant des jeux de la Française des Jeux, PMU et la vente de timbres doivent être parfaitement dissociées. Il est indispensable de connaître la rentabilité de chacune des activités et gérer avec beaucoup de rigueur les approvisionnements. La diversification des recettes est garante de réussite. La baisse des recettes issues du tabac est structurelle. En revanche celles tirées des jeux - Françaises des Jeux, PMU - progressent. La vente des boissons permet de réaliser de très fortes marges. Les autres activités - tabletteries, restauration rapide - sont des apports non négligeables. Les charges les plus lourdes sont celles du loyer. L'emplacement est en effet particulièrement décisif pour ce type d'activité. Donc quelles que soient les recettes réalisées par la vente de tabac et celles des boissons il faudra surtout veiller à maîtriser les coûts du loyer.
Les ratios moyens de gestion d'un café/bar/tabac
Les ratios de gestion clefs | |
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Chiffre d’affaires moyen | 208 K€ |
Marge brute (en % du CA) | 62,82 % |
Excédent brut d’exploitation (en % du CA) | 28,40 % |
Rotation des stocks (en jours de CA) | 34 J |
Crédit clients (en jours de CA) | 3 J |
Crédit fournisseurs (en jours de CA) | 101 J |
Besoin en fonds de roulement (en jours de CA) | - 44 J |
(Moyenne indicative élaborée à partir de données Insee "Données du compte de résultat et bilan pour les personnes physiques", 2007 ou 2006) |
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